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Les idées reçues sur la méthanisation

Depuis 2018, la coopérative s’est engagée à produire de l’énergie verte grâce à la méthanisation. A ce jour, la première unité est en production à Landres, les travaux ont débuté pour la seconde (Villers la Montagne) et autres 7 sites sont à l’étude. Sur ce sujet de la méthanisation, on peut entendre tout et son contraire. Voici quelques réponses aux idées reçues.  

Pour rappel, la méthanisation est un procédé à la fois innovant mais bien connu pour la production de biogaz en valorisant les végétaux et effluents d’élevage. Ce biogaz est ensuite injecté dans les réseaux de gaz. A l’issue de ce procédé, on obtient donc du biogaz et du digestat utilisé par la suite comme fertilisent pour le sol.” 
 

1e idée reçue : “La méthanisation, ça vole la nourriture aux animaux.” 

La méthanisation est réglementée en termes d’intrants. Le taux de cultures dédiées pouvant alimenter le digesteur (maïs, céréales immatures etc..) est limité à 15 %. L’impact sur les surfaces dédiées à l’alimentation est donc relativement limité. Les éleveurs qui seraient les premiers concernés par ce problème, sont les premiers adhérents aux projets de méthanisation, ce qui montre bien que méthanisation et élevage ne sont pas antagonistes. 

Les céréaliers apporteurs de la méthanisation sont susceptibles de produire une 2ème culture à destination de l’élevage ce qui était rarement le cas auparavant. 

2e idée reçue : “La méthanisation transforme les bons effluents d’élevage en mauvais digestat.” 

La méthanisation permet une meilleure valorisation des effluents d’élevage par l’obtention du digestat (enrichis en P-K par les autres matières et avec un taux en Azote minérale beaucoup plus élevé). Elle permet de solutionner d’autres problématiques liées aux effluents (stockage, odeur…).  

3e idée reçue : “La méthanisation génère énormément de flux routiers.” 

Le principe est de récolter la production d’une parcelle et de l’emmener sur un lieu de stockage, qu’il s’agisse de méthanisation ou non. Donc à la marge oui, mais nos unités sont “locales”, nous ne faisons pas 40 ou 50km pour aller vers un méthaniseur, nous travaillons sur un rayon de 10-15km. 

4e idée reçue : “La méthanisation a un mauvais bilan carbone.” 

C’est faux. Le bilan carbone de nos méthaniseurs, compte tenu de leur taille et du faible rayon d’approvisionnement (< 15 km) ont un bon bilan carbone. La méthanisation, c’est vrai, génère quelques flux supplémentaires et donc des kilomètres roulés (mais bon nombre des flux étaient déjà là avant : les épandages par exemple). 

Mais le gaz produit est un gaz local, et donc pas un gaz fossile venu de Russie ou d’Europe du Nord. Les fertilisants (digestats) sont également produits localement et ne viennent plus d’Egypte ou des Pays-Bas. 

5e idée reçue : “La méthanisation ça fait du bruit.” 

2 éléments sont susceptibles de faire du bruit : 

  • Les compresseurs du gaz : ils sont enfermés dans un caisson qui les insonorise. Il n’est pas possible de les entendre à plus de 5 mètres. 
  • Le recul des engins de manutention (éléments sonores de sécurité) : l’exploitation a lieu les jours de semaine et à des horaires de jour. Quelques interventions sont malgré tout possibles si nécessaires (astreinte) mais elles restent exceptionnelles. 

6e idée reçue : “La méthanisation, ça sent mauvais.” 

Ça concoure à l’amélioration des nuisances olfactives en permettant de retraiter les effluents et faire en sorte que l’épandage soit moins odorant. Une étude est prévue dans tous les cas (“jury de nez”) dans le cadre du dépôt de dossier à la préfecture. 

7e idée reçue : “La méthanisation contribue à la pollution des nappes phréatiques ?” 

C’est faux ! Le digestat qui provient de nos méthaniseurs est intégralement issu de produits agricoles. Il n’y a donc pas de risque d’y retrouver des éléments polluants comme les métaux lourds ou autre. Les apports en digestat sont raisonnés en fonction des besoins des cultures. Les surfaces d’épandage à disposition sont largement supérieures aux besoins. Il n’y a donc aucun risque de pollution en azote de la nappe phréatique, comme cela a pu être le cas dans d’autre pays voisin, suite à des quantités épandues inappropriées. 

8e idée reçue : “La méthanisation ne paie pas suffisamment les matières végétales.” 

Si c’était le cas les agriculteurs ne s’engageraient pas. Les simulations économiques sont volontairement faites avec des rendements faibles pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Pour mémoire, les ensilages de l’année à LANDRES et VILLERS dépassent les 35T de matières brutes à l’hectare contre 25T brutes prises lors des échanges avec les apporteurs potentiels (certains ont franchi allègrement les 40T cette année !) 
 

11e idée reçue : “La méthanisation génère des rejets mauvais pour l’atmosphère ?” 

C’est faux pour nos méthaniseurs. Elle a la vertu de traiter la problématique du méthane dans son intégralité. Le méthane qui pour rappel est 24 fois plus nocif que le Co2 pour la couche d’ozone. D’autre part, le bilan CO2 reste en faveur de nos méthaniseurs, au regard des économies de CO2 réalisées par rapport à une importation de gaz fossile. 

12e idée reçue : “La méthanisation Coop ne rapporte qu’aux apporteurs. Pas à tous les adhérents.” 

Faux, un méthaniseur qui voit le jour est un méthaniseur qui dégage du résultat, qui se retrouve dans le “pot commun”. 

13e idée reçue : “La Coopérative consacre des millions d’euros pour une poignée d’agriculteurs alors qu’elle devrait les consacrer pour tous ses adhérents.” 

La coopérative doit avoir le souci de concentrer ses efforts sur des projets qui donnent des perspectives en termes de débouchés et de résultats.  
 

14e idée reçue : “La méthanisation, ce n’est pas rentable.” 

Faux, un méthaniseur qui voit le jour est un méthaniseur qui dégage du résultat. Chaque projet fait l’objet d’une étude technico-économique approfondie qui intègre tous les risques. Si l’étude n’annonce pas que le projet sera rentable, le Conseil d’Administration ne donne pas son feu vert. 

15e idée reçue : “Le Conseil d’Administration a implanté les méthaniseurs là où ça l’arrange.” 

Le processus d’implantation d’une unité est le suivant :  

1-identifiaction des possibles points d’injection GAZ.  

2-identification de la ressource disponible (PA-PV) et construction du BP  

3-Validation en CA.  
 

C’est l’ensemble du Conseil, représentant tout le territoire de la Coop, qui valide les projets, pas un unique administrateur. 


Le 5 octobre 2021 #+ proche de vous